Dans la vie, certains héritent de leurs parents des taches de rousseur, de la couleur de leurs yeux ou d’un caractère bien trempé. D’autres, un don pour le chant. Oui, cela arrive. C’est notamment le cas d’Aya Nakamura, comme le rappelle un livre – le premier – dédié à la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. Cet ouvrage, intitulé Aya Nakamura, dictionnaire critique, écrit par Ismaël Mereghetti, est paru aux éditions JC Lattès ce mercredi 22 janvier.
Aya Nakamura : comment l’héritage griot a forgé son talent unique
« Le gène du chant est inscrit dans l’ADN » de la star franco-malienne de 29 ans, affirme Ismaël Mereghetti dans son abécédaire, notamment à la lettre G. « Et ce n’est pas une métaphore. Elle en a hérité au sens propre, par les liens du sang », précise-t-il, avant de souligner : « Sa mère appartient en effet à la caste des griots. » En Afrique de l’Ouest, les griots (ou griottes) sont des conteurs et artisans de la parole. Ils jouent un rôle essentiel dans la transmission, en musique, de l’histoire et des valeurs des peuples de leur région. À l’origine, cette tradition orale a vu le jour à une époque où l’écriture n’existait pas encore. Les griots, véritables « bardes », racontent le passé en mêlant épopées mythologiques et récits historiques authentiques.
Au-delà de cette fonction narrative, les griots remplissent également d’autres rôles. Ils peuvent être généalogistes, animateurs de rites de passage, conseillers, et même médiateurs en cas de conflits. Ce statut se transmet de génération en génération. « On naît griot, on ne le devient pas », insiste Ismaël Mereghetti. Pendant son enfance, Aya Nakamura a été profondément influencée par sa mère, qui officiait lors de mariages et d’anniversaires. Elle racontait des événements marquants de différentes familles et lançait des louanges aux personnes célébrées. « Elle avait un bon flow », se souvient Aya Nakamura, qui l’avait évoqué sur le plateau de C à vous en novembre dernier.
Cette influence maternelle a marqué la chanteuse dès son plus jeune âge. Aya observait la maîtrise des mots et la mise en scène des épisodes de la vie quotidienne, des thèmes qu’elle explorera dans ses propres œuvres. Grâce à cette immersion, elle aurait développé un rêve : devenir chanteuse. Elle aurait aussi perfectionné une précieuse mémoire auditive, un atout majeur pour son parcours musical.
Si tout a commencé devant les clips télévisés, avec une brosse à cheveux en guise de micro, Aya Nakamura a gravi les échelons en moins d’une décennie. Elle est passée de parfaite inconnue à l’une des artistes les plus influentes de la scène musicale française – et ce, sans avoir jamais pris un cours de chant. Un talent qu’elle attribue en partie à son héritage familial. Merci le sang.