Touchée à 71 ans par un cancer du sein, Tina Knowles, la mère de la célèbre chanteuse Beyoncé, brise le silence sur son combat. Son témoignage bouleversant relance une question cruciale : pourquoi si peu de femmes se font-elles dépister ?
La mère de Beyoncé brise le silence sur sa maladie : pourquoi se faire dépister est vital
La mère de la célèbre chanteuse Beyoncé, a dû repousser sa mammographie annuelle en raison de la pandémie, ce qui a retardé la découverte de deux tumeurs, dont une maligne nécessitant une tumorectomie. L’histoire de Tina Knowles met en lumière l’importance du dépistage précoce du cancer du sein, un enjeu de santé publique encore trop négligé.
« J’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein. » Ces mots, chargés d’émotion, Tina Knowles les a prononcés sur le plateau de CBS, le mardi 22 avril dernier. Ce jour-là, la mère de Beyoncé a choisi de sortir de son silence pour alerter, sensibiliser et raconter, avec sincérité, comment sa vie a basculé.
L’annonce de sa maladie remonte à l’été 2024 : elle avait alors 71 ans. Face à la journaliste Gayle King, qui lui demande si cette annonce est difficile, elle laisse parler son cœur : « Ça me rend émotive, car j’ai toujours essayé de prendre soin de moi. J’ai d’abord été dans le déni. »
Une mammographie repoussée, aux lourdes conséquences
Cette confession rare et poignante met en lumière un mal encore trop souvent sous-estimé. Aux États-Unis, les femmes de plus de 55 ans sont invitées à effectuer une mammographie chaque année ou tous les deux ans. Mais pour Tina Knowles, la crise sanitaire liée au Covid-19 a bouleversé ce suivi essentiel. Privée de ce rendez-vous crucial, elle n’a pu reprogrammer l’examen que plusieurs mois plus tard… Un délai qui aura de lourdes conséquences.
Les médecins découvrent alors deux tumeurs : l’une bénigne, l’autre maligne. « Je pensais que le stade 1 était le plus précoce. Ma sœur m’a dit que non, il y a un stade 0. Donc, j’ai compris que si j’avais fait une mammographie plus tôt, j’aurais été à ce stade… »
raconte-t-elle. Avant d’ajouter, avec un souffle d’espoir dans la voix : « Fort heureusement, la tumeur était encore très petite, elle ne s’était pas propagée. »
Une tumorectomie a depuis été réalisée dans son sein gauche pour la traiter.
Le dépistage du cancer du sein, un geste vital encore négligé
En France, le cancer du sein reste le plus fréquent chez les femmes, avec environ 54 000 nouveaux cas par an et près de 12 000 décès. Plus de la moitié des cas sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans.
Le dépistage organisé permet de détecter des tumeurs à un stade précoce.
Dans les faits, les femmes de 50 à 74 ans reçoivent tous les deux ans une invitation à réaliser une mammographie gratuite et un examen clinique, entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie. Pourtant, la participation reste dramatiquement faible.
En 2023, à peine 48,2 % des Françaises concernées ont répondu à l’invitation.
Un léger progrès par rapport à 2022, mais la tendance reste préoccupante : le taux glissant 2022-2023 est en recul à 46,5 %, contre 47,7 % en 2021-2022, selon Santé publique France.
Pourtant, le diagnostic précoce change tout : diagnostiqué tôt, le cancer du sein est guéri dans 99 % des cas. À l’inverse, s’il est détecté tardivement, seules 26 % des patientes sont encore en vie cinq ans plus tard, rappelle l’Institut national du cancer (InCa).
Selon Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer : « 80 % des cancers du sein surviennent après 50 ans. Pour que le dépistage soit efficace, il faut répéter les mammographies tous les deux ans, car le cancer peut mettre des années à se révéler. Le dépistage doit être vu comme une surveillance continue, pas comme un résultat ponctuel. »
Quels symptômes doivent alerter ?
En dehors du dépistage systématique, il est crucial pour les femmes de rester attentives aux signaux du corps. Voici les principaux symptômes à surveiller :
- Apparition d’une boule inhabituelle dans le sein ;
- Douleur localisée persistante ;
- Ganglions au niveau des aisselles ;
- Eczéma ou rétractation du mamelon ;
- Écoulement anormal par le mamelon ;
- Rougeur, œdème ou aspect de « peau d’orange ».
Face au moindre doute, il est essentiel de consulter rapidement.