Si vous croisez Yoshi, vous serez forcément tenté de lui lancer : « Hip Hop Momo ! ». Attablé à une terrasse de café parisien, le rappeur à la bonne humeur parle de sa musique en toute décontraction. En plein soleil, quelques bières pour se rafraîchir, le « dino » est chaud ! Entretien.
Nilmirum – Comment se sont faits tes premiers pas dans le monde de la musique ?
Yoshi – J’ai commencé avec mon frère, qui rappait avec ses potes dans sa chambre. Je m’enregistrais ensuite seul sur des K7 à la maison, pour rigoler, pendant quelques mois. Après, j’ai rencontré des gens qui ont pu me faire accéder à des studios. J’ai officiellement pu enregistrer mes premiers morceaux en 2004. Le projet « L’éclosion » est sorti en 2007. Entre 2008 et 2010, j’ai posé des sons un peu partout, qui sont parus dans un récapitulatif. Je me suis ensuite mis à travailler sur mon album « Hip Hop Momo », qui est sorti au mois de mai 2013.
Comment définirais-tu ton style de musique ?
« Hip Hop Momo », c’est ce qui résume le mieux le style ! Sur chaque morceau, c’est différent. Le projet que je prépare n’a rien à voir avec mon album. C’est volontaire, même si ça reste Raggamuffin Hip Hop !
D’où vient ce concept « Hip Hop Momo » ?
Ça vient des « Frères pétards », film que j’ai beaucoup regardé en étant jeune. Ensuite, j’ai fait des soirées « Hip Hop Momo » sur une péniche en 2009 et 2010. Quand j’ai cherché un nom pour mon album, il s’est imposé de lui-même. Je n’avais pas envie de faire un jeu de mots foireux comme beaucoup font. C’est une sorte d’onomatopée pour dire qu’il s’agit d’un hip hop joyeux. Dans la vie de tous les jours, je suis capable de faire du positif avec quelque chose de mauvais. C’est un peu ce que je fais dans ma musique. Même quand je fais du rap un peu sérieux, cela reste dans un bon esprit.
Pourquoi as-tu choisi Yoshi comme nom d’artiste ?
Avant que je ne commence le rap, je faisais du graffiti, au début des années 2000. J’avais déjà choisi ce blaze. La première fois que j’ai rappé, j’ai gardé le pseudonyme de Yoshi. C’est le premier mot que j’ai dit lorsque j’ai pris un micro.
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A partir de quel moment as-tu décidé de te professionnaliser ?
Depuis le 1er septembre de l’année dernière, j’ai arrêté de travailler pour me consacrer à la musique. Pour le moment, je survis grâce à elle, comme la plupart des artistes.
Un an après après la sortie de « Hip Hop Momo », quels sont les principaux retours ?
D’un point de vue artistique, tout le monde a aimé l’album. Concernant les ventes, elles ne sont pas mauvaises, mais on est loin d’avoir « exploser le score ». Cela coûte de l’argent de faire un album et cela n’en rapporte pas beaucoup. Heureusement que j’ai souvent pu enregistrer gratuitement et que j’ai des « soldats » autour de moi pour me faire des clips. Et heureusement que nous avons les concerts pour vivre.
La scène, c’est ce que tu préfères ?
Jouer en live est le meilleur « kiff » de la vie d’artiste. J’aime aussi les périodes de studio, mais faire des concerts c’est inégalable. Depuis plusieurs années, je voyage plus grâce à la musique que pour mes vacances personnelles. Au mois d’octobre dernier, j’ai fait une tournée à travers l’Afrique : c’était démentiel !
Sur « Hip Hop Momo », il y a de nombreux invités : Specta (ex Saïan), Sëar Lui-Même (ex 1 Bario 5 S’pry) Sheryo, Nekfeu et Alpha Wann (1995)… Est-ce un choix délibéré ?
J’ai beaucoup d’amis qui sont dans la musique (rires). Et encore, je n’ai pas invité tous ceux que j’aurais voulu. Il me faudrait une mixtape de 30 titres pour faire un morceau avec chaque copain. Sur mon prochain projet, il n’y aura presque pas d’invités.
Parle-nous un peu de ce nouveau projet.
Il s’agira d’une collaboration avec Son of a Pitch. Les instrus sont très différentes de ce qu’il y a sur « Hip Hop Momo ». C’est plus riche, plus vivant. Peut-être que ça ne plaira pas à certaines personnes, mais c’est un risque à prendre. Des gens diront que c’était mieux avant. Peut-être que je perdrais plus de public que je n’en gagnerais… Mais le but est d’évoluer. Plus que jamais, j’ai cherché l’originalité avec ce projet. L’énergie et les flows seront différents, ça sortira vraiment de l’ordinaire.
