François Ozon réagit avec colère aux accusations d’abus sexuels contre l’abbé Pierre

Lors d’une interview accordée à La Tribune Dimanche ce samedi 28 septembre 2024. François Ozon, réalisateur du film Grâce à Dieu, qui traitait des abus sexuels au sein de l’Église, est revenu sur les accusations visant l’abbé Pierre. Le scandale avait éclaté le 17 juillet dernier.

François Ozon revient sur les révélations chocs contre l’abbé Pierre dans une interview exclusive

D’après les informations du magazine La Croix, l’abbé Pierre, homme d’Église décédé le 22 janvier 2007, est accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles, de harcèlement et de gestes déplacés. Au total, 24 femmes ont dénoncé les agissements du fondateur d’Emmaüs, dont trois étaient mineures au moment des faits. Un rapport remis le 4 septembre 2024 détaille des actes allant de « propos à caractère sexuel » à des « actes répétés de pénétration sexuelle » sur une personne majeure ainsi que des « contacts sexuels sur une enfant ». Depuis cette libération de la parole, plusieurs villes ont choisi de retirer le nom de l’abbé Pierre de certains lieux emblématiques. Des centres Emmaüs ont également enlevé les photos de l’homme d’Église de leurs façades. Ces révélations ont fait l’effet d’une bombe, suscitant l’indignation générale.

Ce samedi 28 septembre 2024, c’est le réalisateur François Ozon qui est sorti du silence sur le sujet. Interrogé par La Tribune Dimanche, celui qui a réalisé le film Grâce à Dieu, sorti en 2019 et traitant des abus sexuels au sein de l’Église, a exprimé sa colère. « Voilà un vieux grand-père indigne… Heureusement que le pape ne l’a pas sanctifié. Je connais bien le monde de l’Église, donc je n’ai pas été surpris par ces révélations, mais plutôt par le silence de tous ces gens ‘qui savaient’ au sein de l’Église : même le pape était au courant », a-t-il déclaré. François Ozon a ensuite ajouté : « Cette histoire me conforte dans l’idée de la complexité de l’être humain. Dans sa vie, l’abbé Pierre a aussi créé des choses extrêmement positives… C’est cette balance entre les deux qui est très perturbante, à laquelle s’ajoute l’hypocrisie de l’Église et de ses hommes de pouvoir, qui prônent un message de paix et d’amour sans suivre eux-mêmes les préceptes qu’ils imposent aux autres. »