Emmanuel Macron a porté ce jeudi son choix sur Michel Barnier comme nouveau Premier ministre. Il succède ainsi à Gabriel Attal. Cette nomination a provoqué de nombreuses réactions au sein de la classe politique.
Nomination de Michel Barnier : réactions partagées entre soutien et scepticisme
C’est à travers un communiqué très bref que l’Élysée a annoncé, ce jeudi 5 septembre 2025, la nomination de Michel Barnier à Matignon. Sur les réseaux sociaux, les politiques n’ont pas tardé à réagir à la désignation du 26e Premier ministre de la Ve République. Si la gauche critique le choix d’Emmanuel Macron, la droite encense les qualités du nouveau chef du gouvernement, tandis que le Rassemblement national (RN) veut lui laisser sa chance.
Benjamin Lucas, député de Génération.S des Yvelines, n’a pas attendu l’annonce officielle pour dénoncer la nomination de l’ancien ministre sarkozyste. « Le Président s’apprête à nommer le perdant d’une primaire d’une force politique ultra-minoritaire dans les urnes et marginale à l’Assemblée nationale. La démocratie est piétinée. Forfaiture », a-t-il déclaré. À l’heure actuelle, les responsables politiques de gauche semblent épargner Michel Barnier, préférant concentrer leurs critiques sur Emmanuel Macron. Sandrine Rousseau (Écologistes) estime sur son compte X que « la nomination de Barnier est possible parce que Macron considère le RN plus fréquentable que LFI ».
La cheffe des Verts, Marine Tondelier, partage cette analyse. Des critiques qui résonnent avec les déclarations de Marine Le Pen. La députée du Pas-de-Calais a fait savoir dans la matinée que le Rassemblement national « attendra la déclaration de politique générale de Michel Barnier pour se positionner ».
Du côté de La France insoumise (LFI), la cheffe des députés, Mathilde Panot, dénonce le refus du président de la République « de respecter la souveraineté populaire et le choix des urnes ». Contre « ce coup de force inacceptable », l’Insoumise appelle à la mobilisation dans la rue le 7 septembre.
Au sein de l’hémicycle, Michel Barnier peut compter sur les voix de 47 députés estampillés « Droite Républicaine ». Olivier Marleix considère Michel Barnier comme un « homme d’État », tandis que sa collègue Annie Genevard loue « un homme qui connaît les priorités fixées par notre famille politique pour répondre aux attentes des Français ». Le maire de Cannes, David Lisnard, un temps pressenti pour accéder à la rue de Varenne, a félicité le nouveau Premier ministre, avant de se réjouir de « cette nomination qui met fin à un blocage préjudiciable à la direction de la France ».
Chez les macronistes, la nouvelle est accueillie plus froidement. Dans un communiqué, Renaissance, le parti fondé par Emmanuel Macron, annonce que ses députés (99) ne voteront pas de « censure automatique » contre le gouvernement que Michel Barnier doit former, mais qu’ils porteront « des exigences sur le fond, sans chèque en blanc ».