Exclu – Oumar Diaw : « Ça ne me dérange pas du tout d’être comparé à Omar Sy »

Oumar Diaw voit actuellement sa cote monter en flèche au cinéma. Retour sur le parcours de l’acteur franco-sénégalais, originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Nilmirum – A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans le cinéma ?

Oumar Diaw – Depuis tout petit, je suis passionné de cinéma. Mon père, qui travaillait à l’ambassade du Sénégal, m’a emmené faire des essais dans un film où jouait Annie Cordy. J’avais alors une dizaine d’années et j’ai su que je voulais en faire mon métier. Sauf que je n’avais aucun réseau. Vers le milieu des années 2000, j’ai commencé à regarder les annonces sur casting.fr. J’en ai vu une qui me correspondait. J’ai postulé et le lendemain on m’appelait ! C’est ainsi qu’en 2005 j’ai eu ma chance avec un pilote de long métrage, Ain’t scared, d’Audrey Estrougo.

En 2007, vous obtenez votre premier rôle au cinéma, dans le film Regarde-moi d’Audrey Estrougo, où vous incarnez Mouss. Est-ce le premier véritable tournant de votre carrière ?

Complètement ! Mon parcours est assez atypique, je n’ai pas fait d’école de cinéma. Ce film m’a ouvert pas mal de portes. Suite à ce rôle, un agent m’a proposé ses services. De nombreux « plans » sont alors tombés, j’ai été choisi pour tourner dans plusieurs films. De toute façon, quand ton nom commence à circuler dans ce milieu, ça va super vite !

A partir de quelle période êtes-vous parvenu à gagner votre vie grâce à la comédie ?

En 2006, j’ai touché mon tout premier cachet. J’avais 26 ou 27 jours de tournage sur un seul mois. J’ai perçu 300 euros par jour de tournage. Pour moi, c’était énorme ! Par la suite, j’ai connu des moments où je tournais moins, vers 2009. Il a donc fallu que je trouve un job alimentaire en parallèle. Mais cette situation ne s’est pas éternisée. Depuis plusieurs années, j’alterne les rôles entre le théâtre, les séries et le cinéma. Et puis je développe moi-même des projets, je n’attends pas que l’on m’appelle. Bref, mon emploi du temps est bien rempli !

Vous avez été choisi par le réalisateur Benjamin Rocher pour être le partenaire de Jean Reno dans le film d’action Antigang, sorti le 19 août dernier. Comment s’est passée votre rencontre avec ce monstre du cinéma français ?

Il s’est présenté à moi en faisant une blague. D’entrée, il a ainsi cassé la barrière qui pouvait exister entre nous. Nous nous sommes super bien entendus. C’est un mec très généreux dans le travail.

antigang

« Jean Reno a partagé son expérience avec moi »

Vous n’appréhendiez pas trop ?

J’appréhendais énormément. Je cogitais. J’y pensais beaucoup avant le tournage, je comptais même les jours (rires). Le mec a  joué dans Mission Impossible, Léon… En le rencontrant, c’est comme si je passais directement de la Ligue 1 à la Ligue des champions !

Quels sont les plus grands enseignements que vous ayez pu tirer de votre travail aux côtés de Jean Reno ?

Il a partagé son expérience avec moi. Je l’observais beaucoup quand il jouait. L’émotion qu’il peut dégager sans parler est impressionnante. Il possède un très fort charisme. J’ai eu ce privilège d’assister à tout ça.

Vous possédez plusieurs points communs avec Omar Sy. A l’avenir, ne craignez-vous pas trop souvent d’être comparé à lui ?

Ça ne me dérange pas. Effectivement, nous avons  plusieurs points en commun : nous sommes tous deux originaires du Sénégal et du 78, notre prénom et quasi-identique et nous nous ressemblons physiquement. Mais notre style de jeu au cinéma est totalement différent. Toutefois, j’aimerais exploiter nos ressemblances en jouant par exemple le rôle de son frère dans un film.

Quels sont les projets à venir ?

Au mois de juin dernier, j’ai tourné avec le rappeur Kery James pour le film Gen-Ar de Gilles Thompson. On ne sait pas encore quand il sortira. Sinon je serai au casting de For Ouv, réalisé par Ibtissem Guerda et Khalid Balfoul. Ce film est inspiré de l’histoire d’une personne qui est en prison actuellement. Enfin, je suis également sur une pièce de théâtre que j’ai co-écrite avec Fonzi Meatoug. Elle s’intitule 9 mois de bonheur, enfin presque et devrait pouvoir être lancée avant la fin de l’année.