L’un des fondateurs de Charlie Hebdo accuse Charb !

Delfeil de Ton, l’un des fondateurs de Charlie Hebdo, accuse Charb, le directeur de publication et dessinateur du journal satirique, d’avoir conduire la rédaction à cette fin macabre qui a plongé toute la France dans un deuil.

Le plus souvent, pour le repos de l’âme d’un défunt, l’on s’attarde sur les qualités de ce dernier et parle moins de ses défauts. Mais quand il faut interpeller selon Delfeil de Ton, il faut le faire, même quand cela peut être mal interprété. « Je vais être désagréable avec Charb. Je sais, ça ne se fait pas. », prévient Delfeil de Ton, l’un des fondateurs de Charlie Hebdo qui a quitté la rédaction en 1975 pour le Nouvel Observateur. Pour Delfeil, toute cette tragédie dans les locaux de Charlie Hebdo pouvait être évitée de la façon la plus simple qu’il soit. Pourquoi ? Il en veut pour preuve les propos de son ami Wollinski après l’incident dans les locaux du journal en 2011 suite à une caricature de Mahomet. « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années mêmes, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. », avait dit Wollinski tel que relayé par Europe 1.  Des propos dont Charb n’aurait pas tenu compte.

« Il fallait pas le faire, mais Charb l’a refait »

Autre exemple qui fait dire à Delfeil de Ton que ce drame aurait pu être évité : « Les caricatures de Mahomet de septembre 2012. C’était “une provocation qui avait fait mettre nos ambassades en état de siège dans les pays musulmans, déployer toutes nos polices dans nos villes… Je posais la question à Charb  : “Sous le titre “Mahomet : une étoile est née !”, montrer un Mahomet, vu de trois quarts dos, en position de prière, couilles pendantes et vit gouttant, en noir et blanc, mais avec une étoile jaune à l’anus, tournez-le dans tous les sens, en quoi est-ce drôle, spirituel ? »  C’est pourquoi il conclut en écrivant à l’endroit de celui qu’il qualifie de « tête de lard» : « Je t’en veux vraiment, Charb. Paix à ton âme. »

L’avocat de Charlie Hebdo accepte mal ces reproches !

Pour Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, la chronique de Delfeil de Ton est de très mauvais goût. « Charb n’est pas encore enterré que L’Obs ne trouve rien de mieux à faire que de publier sur lui un papier polémique et fielleux. (…) Je refuse de me laisser envahir par de mauvaises pensées, mais ma déception est immense. », dénonce-t-il.