Pionnière de la télé-réalité française en ayant participé à la première édition de « Loft Story », en 2001, Kenza Braiga a écrit six livres depuis cette aventure. En exclusivité pour Nilmirum, elle évoque son parcours et pose son regard sur la télé d’aujourd’hui.
Nilmirum – Au mois de janvier dernier, vous avez sorti votre sixième ouvrage, « Petit traité de l’infidélité », aux éditions « Quotidien Malin ». Comment est partie l’idée de mener une telle enquête ?
Kenza Braiga – C’est une idée que j’avais dans la tête depuis trois ans. Dans mon entourage, j’ai constaté qu’il existait un certain nombre d’histoires d’infidélités, qui concernaient plusieurs de mes proches. J’étais étonnée parfois, car les gens en question n’avaient pas du tout le profil… Aujourd’hui, pérenniser son couple devient de plus en plus compliqué. Internet facilite les tromperies. Pour mener mon enquête, je me suis d’abord focalisée sur les gens faisant partie de mon entourage. Puis, je suis partie à la rencontre d’autres couples. Grâce au site Gleeden, qui est devenu partenaire de la sortie du livre, j’ai pu faire témoigner certaines personnes trompant leur conjoint(e). L’une des questions centrale du livre est de savoir pourquoi les gens en viennent à devenir infidèles.
Quel accueil a reçu le livre ?
Il n’a pas reçu la moindre critique négative. L’actualité présidentielle lui a donné une certaine vitrine. Je peux remercier François Hollande et Julie Gayet, qui m’ont facilité la promotion (rires). Au moment de la parution, un sondage Ifop est tombé au sujet de la proportion de Français ayant déjà été infidèles au cours de leur vie. Ces heureuses coïncidences ont crédibilisé mon livre : cela prouvait qu’il s’agissait d’un véritable sujet d’actualité. L’ouvrage est sorti au bon moment. François Hollande a été mon meilleur attaché de presse (rires). Apparemment, il se vend bien, même s’il faudra que j’attende encore un peu pour connaître les premiers chiffres officiels.
Quels sont vos prochains projets ?
Pour le moment, je poursuis la promotion du livre. J’ai également un projet de septième ouvrage, au sujet de l’évolution des femmes dans la société. D’ailleurs, vous êtes le premier média auquel j’en parle. Le but sera d’avoir une analyse aussi bien positive que négative sur cette évolution. Certes, nos mères se sont battues pour nos droits. Mais, à force de demander d’être semblables aux hommes, on finit par trop leur ressembler. Du coup, les femmes en oublient d’être féminines. Parallèlement, la majorité des hommes se sent perdue face à cette transformation. L’évolution a du bon mais a semé des troubles dans les rapports hommes/femmes. La complémentarité du couple s’en ressent…
Vous animez différentes locales de France Bleu, en plus de l’écriture de vos ouvrages. A quoi ressemble une journée-type de Kenza Braiga ?
J’écris aussi des articles pour différents médias, comme Yahoo.fr, Le courrier de l’atlas ou Gazelle Magazine. Je propose des sujets de société et des interviews tous les mois. Tous les jours, je consacre deux heures à l’écriture d’un livre. Lorsque j’ai une commande pour un ouvrage, je ne dispose que de six à huit mois pour l’écrire et le rendre. Sachant que je n’écris pas très vite, ce n’est pas un délai très large.
« L’image du Loft ne me colle plus vraiment à la peau »
Votre participation au premier « Loft Story », en 2001, vous ferme-t-elle encore certaines portes ?
Pas du tout ! Aucun de mes projets n’est en rapport avec la télé-réalité. Je n’ai jamais surfé sur mon passé d’ancienne participante du Loft. Récemment, on m’a proposé d’apparaître en guest dans « Les Anges de la télé-réalité ». Il suffisait que j’aille voir les candidats une seule semaine aux États-Unis et je gagnais 10 000 euros. J’ai refusé. En acceptant, j’aurais gaspillé tout le travail de fond que j’ai effectué depuis maintenant treize ans. D’un point de vue professionnel, cela ne m’aurait rien apporté. Je n’ai pas besoin de ça pour mener à bien mes projets. Certes, je donnerais un bol d’air à mon compte en banque, mais je ne suis pas prête à gagner de l’argent en faisant n’importe quoi. Je me suis déjà trop battue pour me retirer cette étiquette de « Kenza du Loft ».
Justement, aux yeux du grand public, êtes-vous encore considérée comme la « Kenza du Loft » ?
Ça dépend des générations. Certaines personnes ne me connaissent que pour mes bouquins. Les gens qui avaient entre 15 et 20 ans en 2001 se souviennent souvent de moi pour le Loft. L’image de celui-ci ne me colle plus vraiment à la peau.
Quel regard portez-vous sur la télé-réalité française actuelle ?
Aujourd’hui, les candidats connaissent les rouages par cœur. Plus ils sont vulgaires, plus ils sont susceptibles d’intégrer le casting final. Même Loana était moins vulgaire que les nanas qui font de la télé-réalité de nos jours.
Que pensez-vous du phénomène Nabilla ?
C’est un phénomène de foire ! Comparée à Kim Kardashian, qui est une véritable femme d’affaires, et à laquelle elle voudrait ressembler, c’est une petite joueuse. Quel est son véritable métier ? A 40 ans, elle n’aura plus le même physique qu’aujourd’hui. Il faudra qu’elle capitalise sur autre chose.
Seriez-vous tentée par une place de chroniqueuse dans une bande comme celle d’Hanouna ?
J’adorerais ! Mais je refuse de jouer l’idiote de service. Il faudrait que je puisse garder ma personnalité. Je ne suis pas faite pour présenter la météo Je ne possède pas un profil de bimbo. J’aimerais faire des chroniques constructives et sans langue de bois.